Prochaine et dernière séance lundi 22 mai 2023 : Mach Jordi

(Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis)

Ouvert à tous, 18h00 à 20h00

Produire et consommer le verre en Roussillon au Moyen Âge (XIIIe-XVe siècle)

ENS, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris, bâtiment Jaurès, salle Ferdinand Berthier U207

Pour certains d’entre vous qui seraient dans l’impossibilité de nous rejoindre rue d’Ulm, Catherine Verna (catherine.verna[[a]]wanadoo.fr) pourra, à votre demande, vous envoyer un lien zoom.

Résumé

La région de la basse vallée du Tech et du piémont du massif des Albères, dans le département actuel des Pyrénées-Orientales, a été très tôt identifiée comme un district de production verrière de la fin du Moyen Âge. Les sources historiques et archéologiques catalanes, réinterrogées depuis une vingtaine d’années, ont permis de renouveler les connaissances sur cette activité, et de relever quelques originalités en regard du modèle méditerranéen proposé par D. Foy, caractérisé par des ateliers majoritairement itinérants et forestiers.

En Roussillon, l’installation durable de verriers à proximité immédiate des murs du bourg de Palau, à partir de la seconde moitié du XIVe siècle, apparaît suffisamment marquante pour transformer, quelques décennies plus tard, le nom de ce village en « Palau-du-Verre » (Palau-del-Vidre). La réussite de ce bourg verrier illustre, en filigrane, l’organisation socio-économique des ateliers, centrée autour des figures du maître-verrier, du propriétaire du four et du tender de vidre (revendeur de verre), déclinaison d’acteurs permettant de questionner les savoir-faire, les capitaux et le marché du verre.

En parallèle, la culture matérielle, au carrefour des archives, du mobilier archéologique et de l’iconographie, permet de questionner les modalités de consommation du verre. L’étude de la typologie de la vaisselle de verre utilisée pour déguster le vin fait apparaître, au sein de manières de table communes aux élites médiévales, des spécificités régionales. À la frontière des couronnes d’Aragon et de France, le Roussillon se place ainsi comme un observatoire idéal pour caractériser ces pratiques culturelles et leurs territoires d’influences respectifs.

Bibliographie

ALART (B.) « L’ancienne industrie de la verrerie en Roussillon, » In : Bulletin de la Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales, 1873, p. 307-322.

CAMIADE (M.), FONTAINE (D.) Verreries et verriers catalans, l’Albera, Palau-del-Vidre, Perpignan, Perpignan, Sources, 2006, 182 p.

FONTAINE (D.)« Les tenders de Perpignan et les verriers de l’Albera (XVIe-XVIIe siècles) », In : CAMIADE (M.) (dir.), L’Albera. Terre de passage, de mémoires et d’identités,Actes du colloque de Banyuls-sur-Mer, mai 2005, Perpignan, Presses Universitaires de Perpignan, 2006, p. 109-140.

FONTAINE (D.), MACH (J.) – « Conditions de création et organisation des ateliers de verriers en Roussillon (1350-1650) », In : PACTAT (I.), MUNIER (C.) (dir.), Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale, Actes du VIIIe colloque international de l’Association Française pour l’Archéologie du Verre, Besançon, 5-7 décembre 2016, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2020, p. 173-188.

FOY (D.)Le verre médiéval et son artisanat en France méditerranéenne, Paris, CNRS éd., 1988, 468 p.

FOY (D.) – « Technologie, géographie, économie. Les ateliers de verriers primaires et secondaires en Occident. Esquisse d’une évolution de l’Antiquité au Moyen Âge », In : NENNA (M.-D.) (éd.), La route du verre, ateliers de verriers ateliers de verriers primaires et secondaires du second millénaire av. J.-C. au Moyen Âge, Travaux de la Maison de l’Orient méditerranéen, 33, Lyon, 1997-2000, p. 147-170.

FOY (D.), SENNEQUIER (G.) (dir.) – A Travers le Verre, du Moyen Age à la Renaissance, Catalogue d’exposition du Musée des Antiquités de Seine-Maritime, Rouen, 18 octobre 1989 – 28 février 1990, Rouen, Musées et Monuments départementaux de la Seine maritime, 1989, 454 p.

FUMANAL PAGÈS (M.À.) – « El transvasament de coneixement nord-sud : vidriers del Rosselló, Llenguadoc i Provença al sud dels Pirineus durant la primera meitat del segle XIV », In : Études Roussillonnaises, Tome XXVI, 2013-2014, p. 163-168.

LAGABRIELLE (S.) (dir.) – Le verre, un Moyen Âge inventif, Paris, Réunion des musées nationaux-Grand Palais, 2017, 240 p.

MACH (J.) – « Sur la table ou dans l’église, le verre dans les villes roussillonnaises de la fin du XIIIe siècle au XVIIe siècle », In : CATAFAU (A.), PASSARRIUS (O.) (dir.), Un Palais dans la Ville. Perpignan des rois de Majorque, Perpignan, Trabucaire, 2014, vol. 2, p. 345-386.

MACH (J.) – « L’artisanat verrier roussillonnais et ses indices déterminants (v. 1350 – 1700) », In : Archéo 66, Bulletin de l’AAPO, n° 33, 2018, p. 100-114.

PACTAT (I.), MUNIER (C.) (dir.) – Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale, Actes du VIIIe colloque international de l’Association Française pour l’Archéologie du Verre, Besançon, 5-7 décembre 2016, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2020, 348 p.

PHILIPPE (M.) – Naissance de la verrerie moderne, XIIe-XVIe siècles : aspects économiques, techniques et humains, Turnhout, Brepols, 1998, 462 p.

VERNA (C.) –  L’industrie au village. Essai de micro-histoire (Catalogne, Vallespir, XIVe et XVe siècles), Paris, Les Belles Lettres, 2017, 552 p.

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Lundi 3 avril 2023 : Gallet Yves

(Université Bordeaux Montaigne, UMR CNRS 5607 Ausonius)

Ouvert à tous, 18h00 à 20h00

La construction des voûtes de Notre-Dame de Paris : nouvelles recherches

ENS, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris, bâtiment Jaurès, salle Ferdinand Berthier U207

Pour certains d’entre vous qui seraient dans l’impossibilité de nous rejoindre rue d’Ulm, Catherine Verna (catherine.verna[[a]]wanadoo.fr) pourra, à votre demande, vous envoyer un lien zoom.

Résumé

L’incendie survenu le 15 avril 2019 à Notre-Dame de Paris et les échafaudages qui ont ensuite été installés pour la restauration ont permis aux chercheurs qui accompagnent le chantier d’accéder à un trésor jusque-là hors d’atteinte : les voûtes de la cathédrale. Dans l’histoire des cathédrales gothiques, en effet, Notre-Dame de Paris occupe une place singulière, due à la hauteur de ses voûtes. A sa construction, Notre-Dame fut la plus haute cathédrale jamais élevée : 32 m du sol aux clés de voûte, là où les cathédrales contemporaines ne dépassent pas 24 m de hauteur sous les voûtes. Au sein du Chantier scientifique CNRS/MC, les chercheurs du groupe de travail « Pierre » se sont dès le départ intéressés à la question de savoir comment (et aussi quand) ces voûtes avaient été construites. Les recherches ont porté sur les matériaux de construction, la nature des pierres, la qualité des mortiers, sur les dispositifs de cintrage mis en œuvre le temps de la construction, sur la géométrie des voûtes et le dimensionnement des croisées d’ogives, ou encore sur l’épaisseur des voûtes, qui a pu être mesurée précisément pour la première fois. Ce sont les résultats de ces recherches qui seront présentés et discutés lors du séminaire.

Bibliographie indicative

  • AUBERT Marcel, Notre-Dame de Paris. Sa place dans l’histoire de l’architecture du XIIe au XIVe siècle, Paris, 1920
  • BAILLIEUL Élise, GALLET Yves, GROS Antoine, GUILLEM Anaïs, HARTMANN-VIRNICH Andreas, MECHLING Jean-Michel, MOULIS Cédric, NOUZERAN Dylan, PHALIP Bruno, YBERT Arnaud, « La mise en œuvre des élévations et des voûtes de Notre-Dame de Paris : bilan des recherches et des protocoles en cours », dans Pierre à pierre III. Économie de la pierre aux périodes historiques entre Loire et Rhin, Ier siècle av. J.-C.-XVIIe siècle, Actes du colloque de Charleville-Mézières et Sedan, décembre 2021, (à paraître)
  • BRUZELIUS Caroline, « The Construction of Notre-Dame in Paris », The Art Bulletin, 1987, 540-569
  • CLARK William et MARK Robert, « The First Flying Buttresses: A New Reconstruction of the Nave of Notre-Dame de Paris », The Art Bulletin, 1984, 47-65
  • DAVIS Michael, « Splendor and Peril. The Cathedral of Paris, 1290-1350 », The Art Bulletin, 1998, 34-66
  • ERLANDE-BRANDENBURG Alain, Notre-Dame de Paris, Paris, 1991
  • GALLET Yves, « Après l’incendie. Notre-Dame de Paris : bilan, réflexions, perspectives », Bulletin Monumental, 2019, 211-218
  • GALLET Yves, CAMERLYNCK Christian, DE LAMBILLY Hugues, « L’épaisseur des voûtes dans les cathédrales gothiques : Notre-Dame de Paris et Saint-Étienne de Sens », Bulletin Monumental, 2022, 344-349
  • HARTMANN-VIRNICH Andreas et GALLET Yves, « Paris. Découvertes à Notre-Dame. Réflexions sur la clef de voûte du bras sud du transept », Bulletin Monumental, 2021, 301-304
  • LEFÈVRE-PONTALIS Eugène, « L’origine des arcs boutants », Congrès Archéologique de France, 1919, 367-396
  • PLAGNIEUX Philippe, « Une étude de cas : la réhabilitation des arcs-boutants du XIIe siècle au révélateur des dossiers de restauration du XIXe siècle », Livraisons de l’Histoire de l’Architecture, 2011, 101-114
  • PRACHE Anne, « Les arcs boutants au XIIe siècle », Gesta, 1976, 31-42
  • SALET Francis, « Notre-Dame de Paris. État présent de la recherche », Sauvegarde de l’Art Français, 1982, 89-113
  • SANDRON Dany et TALLON Andrew, Notre-Dame de Paris. Neuf siècles d’histoire, Paris, 2013
  • TAYLOR William et MARK Robert, « The Technology of Transition: Sexpartite to Quadripartite Vaulting in High Gothic Architecture », The Art Bulletin, 1982, 579-587

Lundi 13 mars 2023 : Pagès Gaspard

(Chargé de recherches au CNRS, GAMA UMR7041 ArScAn)

en collaboration avec Disser Alexandre, Vega Enrique, Méaudre Jean-Charles, Foy Eddy, Manon Gosselin, Maxime L’Héritier, Dillmann Philippe, Florian Téreygeol et Verna Catherine

Ouvert à tous, 18h00 à 20h00

Comprendre le paysage métallurgique antique et médiéval de la moitié orientale des Pyrénées à travers l’archéométrie

ENS, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris, bâtiment Jaurès, salle Ferdinand Berthier U207

Pour certains d’entre vous qui seraient dans l’impossibilité de nous rejoindre rue d’Ulm, Catherine Verna (catherine.verna[[a]]wanadoo.fr) pourra, à votre demande, vous envoyer un lien zoom.

Résumé

Depuis une dizaine d’années est mené un recensement « exhaustif » des vestiges sidérurgiques anciens dans la moitié orientale des Pyrénées (départements de l’Ariège et des Pyrénées-Orientales). Plus de 700 établissements miniers et métallurgiques ont ainsi été recensés. Ils sont datés de l’Antiquité à l’Époque moderne. Ce travail s’inscrit dans une longue tradition de recherche en Ariège, notamment avec les travaux – pour certains encore en cours – de Catherine Verna, de Florian Téreygeol et de Jean Cantelaube. Il s’est structuré de 2019 à 2022 autour du programme FERMAPYR « L’industrie du fer dans le massif des Pyrénées (du Canigou au Couserans/Antiquité-milieu XVIIe s.) » et de 2021-2023 autour du Programme Collectif de Recherche du Ministère de la Culture FER en Ariège et dans les Pyrénées-Orientales (PCR FERAPO). Fortement interdisciplinaire, cette recherche comprend l’étude des sources écrites ainsi que l’étude des vestiges archéologiques et leurs analyses archéométriques. A la suite d’une première séance du séminaire (au printemps dernier) au cours de laquelle ont été présentés les résultats obtenus dans le cadre du FERMAPYR à partir des archives, en insistant sur les aspects techniques de la sidérurgie et les migrations de travail, du XIVe au début du XVIIe siècle, cette seconde séance a pour objectif la présentation des méthodes et des résultats archéologiques et archéométriques. Sera débattue la question de la pratique de l’interdisciplinarité sur le terrain, quel qu’il soit.

Lundi 06 février 2023 : Stéphanie Leroy

(Chargée de recherche CNRS, LAPA IRAMAT UMR 7065)

Production du fer, organisation et évolution des techniques de réduction au Cambodge entre le VIIe et le XXe s. Bilan d’une analyse interdisciplinaire

Ouvert à tous, 18h00 à 20h00

ENS, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris, bâtiment Jaurès, salle Ferdinand Berthier U207

Pour certains d’entre vous qui seraient dans l’impossibilité de nous rejoindre rue d’Ulm, Catherine Verna (catherine.verna[[a]]wanadoo.fr) pourra, à votre demande, vous envoyer un lien zoom.

Résumé

La région du Phnom Dek (« Colline de fer »), dans le nord du Cambodge actuel, a été le témoin d’une activité de production du fer importante, dont les vestiges les plus tardifs sont reliés aux procédés mis en œuvre au XXe s. par les métallurgistes des communautés Kuys qui y sont installées. La connaissance de cette métallurgie du fer a longtemps été abordée sous l’angle des observations rapportées par des Ingénieurs des Mines venus identifier, à partir du XIXe s., la nature des gîtes métallifères locaux, et celles d’enquêtes ethnographiques décrivant le(s) procédé(s) de production (surtout les rituels associés) des Kuys du milieu du XXe s. Plus récemment, et dans le cadre de recherches archéologiques menées très largement dans le nord du Cambodge, l’étendue des activités de production a pu être précisée grâce à la présence de dépôts de scories encore visibles dans le paysage. Partis de cet état de connaissance, les projets IRANGKOR et INDAP conjointement menés tentent de lire, à la mesure des possibilités de recherche archéologiques, le paysage métallurgique du Phnom Dek afin de comprendre la logique d’installation et l’organisation des activités de production dont l’origine historique n’est pas connue. Cette lecture s’est construite, en partie, sur la base de prospections archéologiques combinée à une description multidisciplinaire des vestiges sidérurgiques identifiés autour du gisement du Phnom Dek et au sein du complexe angkorien de Preah Khan de Kompong Svay (XIe-XIIIe s.). Plus précisément, nous proposons d’exposer et de discuter une approche mise en place par l’archéométallurgiste du fer-archéomètre, à partir de l’analyse du terrain et des données de contextualisation et de caractérisation des vestiges des activités de réduction. C’est une analyse descriptive et comparative large de l’ensemble des observations, et plus particulièrement celles en lien avec l’étude chimique in-situ de la scorie de réduction, qui permet d’identifier les changements dans les pratiques techniques sur une période de 1400 ans (VIIe s.-XXe s.) et, de proposer a posteriori des scénarios possibles de mise en place de faits techniques à l’échelle d’une durée marquée par des changements majeurs dans les contextes religieux, politiques et socio-économiques de ce(s) territoire(s).

Bibliographie

-Dupaigne, B. (1987). Les Maîtres du fer et du feu : Étude de la métallurgie du fer chez les Koouy du nord du Cambodge, dans le contexte historique et ethnographique de l’ensemble khmer.

-Hendrickson, M., & Leroy, S. (2020). Sparks and needles : Seeking catalysts of state expansions, a case study of technological interaction at Angkor, Cambodia (9th to 13th centuries CE. Journal of Anthropological Archaeology, 101141‑101141.

-Hendrickson, M., Leroy, S., Quan, H., Phon, K., & Voeun, V. (2017). Smelting in the Shadow of the Iron Mountain : Preliminary field investigation of the industrial landscape around Phnom Dek, Cambodia (9th to 20th centuries CE). Asian Perspectives, 56(1), Art. 1.

-Leroy, S., Bauvais, S., Delqué-Količ, E., Hendrickson, M., Josso, N., Dumoulin, J.-P., & Soutif, D. (2020). First experimental reconstruction of an Angkorian iron furnace (13th–14th centuries CE) : Archaeological and archaeometric implications. Journal of Archaeological Science: Reports, 34, 102592.

-Moura, J. (1874). Notes sur le minerai de fer de Compong Soai au Cambodge. Bulletin du Comité agricole et industriel de Cochinchine, I(3, 2e série), Art. 3, 2e série.

Lundi 09 janvier 2023 : Catherine Hofmann et Eve Netchine

(département des Cartes et plans)

Les globes sous l’Ancien régime : de la fabrication aux usages

Ouvert à tous, 17h30 à 19h30

ATTENTION, le séminaire aura lieu à la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Cartes et plans, salle des Vélins ; le nombre des participants est fixé à 15 auditeurs.

Nous informer par retour de mail de votre participation avant le 28 décembre 2022.

Participer à la réunion Zoom
https://bnf-fr.zoom.us/j/4601090823?pwd=VUo2L2JubTZpRjdEY0t0MG82UUdMZz09
ID de réunion : 460 109 0823
Code secret : 254866

Résumé

La période moderne est considérée par les historiens de la cartographie comme un âge d’or de la production des globes. Ils connaissent un grand succès parmi les élites et sont présents dans les palais des princes, les cabinets des amateurs et les bibliothèques. On les retrouve dans l’iconographie : gravures, tableaux montrent les globes de manière récurrente. La collection de la BNF constitue le corpus à partir duquel on étudiera les conditions de production et la diversité des usages des globes du XVe au XVIIIe siècle. 

Bibliographie

BLAIS Hélène et LABOULAIS Isabelle, Géographies plurielles : les sciences géographiques au moment de l’émergence ces sciences humaines, 1750-1850, Paris, L’Harmattan, 2006

DECKER Elly, « Globes in Renaissance Europe », in: David Woodward (ed.), Cartography in the European Rennaisance, vol. 3.1, The University of Chicago Press, Chicago & London 2007, 135-173.

DUPRAT Gabrielle, Liste des globes terrestres et célestes anciens (antérieurs à 1850) conservés dans les collections publiques de France, Paris, CNRS, 1970, 42 f.« Globes et Sphères : deux mille ans d’histoire », journée d’étude BNF 7 juin 2019, dans Cartes & Géomatique, n°243-244, mars-juin 2021

HOFMANN Catherine & NAWROCKI, François, Le monde en sphères, Paris, BNF, 2019

HOFMANN Catherine, LECOQ, Danielle, NETCHINE, Eve, PELLETIER, Monique, Le Globe et son Image. Paris, BNF, 1995

HOFMANN Catherine et RICHARD Hélène, Les globes de Louis XIV : étude artistique, historique et matérielle, Paris, BNF, 2012

TURNER Antony, Mathematical instruments in the collections of the Bibliothèque nationale de France, BNF-Brepols, 2018

Lundi 12 décembre 2022 : François Rivière [annulée]

(IDHE.S)

Séminaire ouvert à tous, 18h à 20h (ATTENTION changement d’horaire), salle Ferdinand Berthier U207, bâtiment Jaurès, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris.

Appartenir à un métier ? Spécialisation et pluriactivité en Normandie à la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe siècles)

Résumé :

L’identité professionnelle et la spécialisation technique ne correspondent pas toujours aux catégories institutionnelles que peuvent constituer les métiers médiévaux.

Or l’histoire des métiers médiévaux se situe au carrefour entre différents champs historiographiques, qui n’ont intégré que récemment l’histoire des techniques. Les métiers ont d’abord intéressé l’histoire économique et sociale, ainsi que l’histoire du droit, à partir de sources essentiellement institutionnelles (règlements, fiscalité) qui ont souvent débouché sur des interprétations stéréotypées. Toutefois, depuis les années 1960, l’historiographie a progressivement mis en valeur la complexité des groupes professionnels, tant pour les logiques sociales qui les traversent que pour leur rapport avec les techniques. Des sources comptables, notariales ou judiciaires, selon le paysage documentaire des espaces concernés, ont été mobilisées de plus en plus systématiquement, ce qui a permis de nouvelles réflexions sur les pratiques à un niveau plus individuel, voire biographique. Toutefois, les conséquences de ce changement de perspective n’ont pas toujours été prises en compte en ce qui concerne les sources règlementaires, abondantes en Normandie.

En recoupant les sources réglementaires avec des sources judiciaires et des documents de la pratique, je propose d’interroger les catégories que constituent les institutions de métiers. En effet, celles-ci, loin de refléter la division technique du travail, regroupent souvent plusieurs spécialités techniques bien distinguées par les contemporains : le terme de « mestier » peut alors renvoyer à des travailleurs maîtrisant toute une gamme de pratiques techniques, que, selon les cas, ils peuvent ou non exercer simultanément. En découlent différentes échelles d’identité qui se superposent : l’appartenance à une organisation professionnelle, la maîtrise et le droit à pratiquer des spécialités techniques, et enfin l’activité concrètement exercée dans tel ou tel contexte. Les confréries professionnelles rajoutent encore une strate identitaire, avec ses propres contours.

Par ailleurs, les professions dont les activités peuvent se recouper ne délimitent pas toujours de manière exclusive leur sphère d’action. Les chevauchements qui en résultent débouchent régulièrement sur la participation de membres d’une organisation professionnelle à la surveillance d’une autre organisation : des tanneurs peuvent participer à l’inspection des cordonniers en tant que gardes, et vice-versa. L’intrication des organisations de métiers, des identités et des sphères techniques apparaît notamment lors des procès devant Échiquier de Normandie, mais aussi devant la justice seigneuriale d’Elbeuf et à travers certains contrats.

Bibliographie :

Bernardi Philippe et Verna Catherine, « Travail et Moyen Âge : un renouveau historiographique », Cahiers d’histoire, revue d’histoire critique, no 83, 2001, p. 27‑46.

Bernardi Philippe, « Le métier : réflexions sur un mode d’identification », in Pierre Monnet et Mathieu Arnoux (éd.), Le technicien dans la cité en Europe occidentale (1250-1650). Actes du colloque international tenu à Göttingen en mai 2000, Rome : École française de Rome, 2004, p. 93‑107.

Bernardi Philippe et Hatzfeld Nicolas, « Métiers et professions : au-delà des modèles successifs d’organisation du travail, des évolutions à nuancer », Historiens et géographes, no 438, 2017, p. 53‑59.

Britnell Richard H., « Specialization of work in England, 1100-1300 », The Economic History Review, vol. 54, 2001, p. 1‑16.

Cardon Dominique, La draperie au Moyen âge : essor d’une grande industrie européenne, Paris : CNRS, 1999, 661 p.

Cardon Dominique, « Arachné ligotée : la fileuse du Moyen Âge face au drapier », Médiévales, 30 : Les dépendances au travail, 1996, p. 13‑22.

Franklin Alfred, Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle, Paris / Leipzig : H. Welter, 1906, XXVI‑856 p. URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5725179h.

Fagniez Gustave, Études sur l’industrie et la classe industrielle à Paris aux XIIIe et XIVe siècles, Paris : Vieweg, 1877 (Bibliothèque de l’École des Hautes Études, n°33), X‑426 p. URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k259184.

Lambrechts Pascale et Sosson Jean-Pierre, Les métiers au Moyen Âge : aspects économiques et sociaux. Actes du colloque international de Louvain-la-Neuve, 7-9 octobre 1993, Louvain-la-Neuve : Université Catholique de Louvain, 1994.

Lardin Philippe, « Le niveau de vie des ouvriers du bâtiment en Normandie orientale dans la seconde moitié du XVe siècle », in Jean-Pierre Sosson, Claude Thiry, Sandrine Thonon et Tania Van Hemelryck (éd.), Les niveaux de vie au Moyen Âge. Mesures, perceptions et représentations. Actes du colloque international de Spa, 21-25 octobre 1998, Louvain-la-Neuve : Academia Bruylant, 1999, p. 141‑173.

Lardin Philippe, Les chantiers du bâtiment en Normandie orientale, XIVe-XVIe siècles : les matériaux et les hommes, Villeneuve d’Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2001, 852 p.

Pfirsch Thomas, « Artisans et pluriactivité à Dijon à la fin du Moyen Âge », Histoire Urbaine, no 6, 2002, p. 5‑22.

Roch Jean-Louis, Un autre monde du travail : la draperie en Normandie au Moyen Âge, Mont-Saint-Aignan : Presses Universitaires de Rouen et du Havre, 2013, 336 p.

Saussus Lise, Liés par le métier. Les professionnels du métal à Douai à la fin du Moyen Âge, Bruxelles : Académie royale de Belgique, 2022, 327 p.

Sibon Juliette et Victor Sandrine (éd.), « Dossier Normes et marchés en Occident, XIIIe-XVe siècle. De la professionnalisation des activités économiques autour de la viande et du vin », Rives méditerranéennes, no 55, 2017, p. 7‑126.

Sosson Jean-Pierre, « Quelques aspects sociaux de l’artisanat bruxellois du métal », Cahiers Bruxellois, VI, no 2, 1961, p. 98‑122. (voir aussi l’ouvrage dirigé avec Pascale Lambrechts).

Sosson Jean-Pierre, « Some thoughts on mediaeval towns and division of labour during the so-called pre-corporative period », in Bruno Blondé, Eric Vanhaute, Michèle Galand et Erik Thoen (éd.), Labour and labour markets between town and countryside, Middle Ages – 19th century, Turnhout : Brepols, 2001, p. 19‑32.

Verna Catherine, « Pour une approche biographique de l’entreprise rurale au Moyen Âge », in Jean-Michel Minovez, Catherine Verna et Liliane Hilaire-Pérez (éd.), Les industries rurales dans l’Europe médiévale et moderne. XXXIIIes journées internationales d’histoire de Flaran, 7-8 octobre 2011, Toulouse : Presses universitaires du Mirail, 2013, p. 77‑88.

Verna Catherine, L’industrie au village. Essai de micro-histoire (Arles-sur-Tech, XIVe et XVe siècles), Paris : Les Belles Lettres, 2017 (Histoire, 140), 552 p.

Wolff Philippe (éd.), Les « estimes » toulousaines des XIVe et XVe siècles, Toulouse : Bibliothèque de l’Association Marc Bloch de Toulouse, 1956 (Documents d’histoire méridionale), 333 p.

Lundi 21 novembre 2022 : Sigrid Mirabaud

(INHA)

Séminaire ouvert à tous, 18h à 20h (ATTENTION changement d’horaire), salle Ferdinand Berthier U207, bâtiment Jaurès, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris.

Le bleu  : quels transferts techniques entre l’Ethiopie et la Méditerranée entre les XIIIe et XVIe siècles?

Résumé :

À partir de la caractérisation des matériaux et des techniques mis en œuvre pour rendre le bleu dans la peinture éthiopienne, nous nous sommes interrogés sur les échanges entre l’Éthiopie et ses voisins, proches ou lointains, de l’Inde à l’Italie, en passant par l’Égypte ou la Grèce. Ainsi, en étudiant les différentes manières de créer du bleu, à partir des matériaux présents dans les peintures sur panneau des différentes traditions, un réseau complexe de transferts techniques se dessine, permettant notamment de remettre en question les notions d’influence de la technique italienne sur la peinture éthiopienne.

Bibliographie :

Mirabaud S., Bosc-Tiessé C. « Le bleu dans la peinture chrétienne d’Éthiopie (XIII-XVIIIe siècle) : les données matérielles en prémices d’une histoire de la couleur », dans A.-S. Le Hô & M. Menu (Eds.), Les bleus et les verts : couleurs et lumières, Paris : Hermann, 2022.

Bosc-Tiessé C., Mirabaud S. Une archéologie des icônes éthiopiennes. Images Re-vues [En ligne], 2016, vol 13, mis en ligne le 15 janvier 2017, consulté le 16 octobre 2017. URL http://imagesrevues.revues.org/3927

Bal   Balfour-Paul, J., Indigo in the Arab world, Richmond, Surrey, Curzon, 1997.  

Delamare, F. (dir.), Outremers : dans les coulisses de l’azurage, Paris, Presses des Mines, 2017. et — Une histoire des bleus de cobalt : safre, smalt, azur, bleus Thenard et Leithner, turquoise de cobalt, Paris, Presses des Mines, 2019. 

Lundi 24 octobre 2022 : Sandrine Victor

(Framespa, UMR5136)

Séminaire ouvert à tous, 18h à 20h (ATTENTION changement d’horaire), salle Ferdinand Berthier U207, bâtiment Jaurès, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris.

Logistique et approvisionnement. Le cas de la pierre sur le chantier de la forteresse de Salses (1497-1503).

Résumé :

La fourniture de pierres à bâtir pour la construction de la forteresse de Salses, dans les actuelles Pyrénées Orientales, est une étape clef, voire stratégique, dans la gestion du chantier de ce projet des Rois Catholiques. Néanmoins, le manque de ressources lithiques exploitables localement impose aux administrateurs de trouver une solution à la fois rentable et optimisée pour faire parvenir les quantités de pierres nécessaires à l’édification de la forteresse, et ce, en contexte très contraint. Dans cette situation, une figure émerge : celle d’un entrepreneur de bâtiment, Francesc Gomis, qui met en place toute la logistique depuis la carrière qu’il exploite en Emporda jusqu’à la livraison et la pose des pierres pour l’édification des fossés nord du château. Ce dossier permet donc d’explorer autant les techniques d’extraction, les modes de transports et la logistique de livraison, que les processus de contrôle et de gestion administratives qui encadrent ces activités.

Bibliographie :

François Blary et Jean-Pierre Gély, Pierres de construction: de la carrière au bâtiment …, 2020.

Didier Boisseuil, Christian Rico et Sauro Gelichi, Le marché des matières premières dans l’Antiquité et au Moyen Âge, Rome, Publications de l’École française de Rome, 2021.

Karine Boulanger et Cédric Moulis, La pierre dans l’antiquité et au Moyen Age en Lorraine. De l’extraction à la mise en oeuvre., Nancy, PUN – Presses Universitaires Nancy, 2018.

Odette Chapelot et Paul Benoit, Pierre et métal dans le bâtiment au Moyen Âge, Paris, Ed. de l’École des hautes études en sciences sociales, 2002.

Pierre Du Colombier, Les chantiers des cathédrales, Paris, Picard, 1953.

Laura Foulquier, « De la destruction à la reconstruction. Réflexions sur les pratiques de récupération en Auvergne et en Velay au Moyen Age », Edifice et Artifice, Histoires constructives, Paris, Picard, 2010, pp. 541-548. | laura foulquier – Academia.edu », in Robert Carvais, Valérie Nègre, André Guillerme et Joël Sakarovitch (dir.), Edifice et Artifice, Histoires constructives, Paris, Picard, 2010, p. 541‑548.

Laura Foulquier, « La Métamorphose des pierres. Les remplois, entre rebut et souvenir », Les actes de colloques du musée du quai Branly Jacques Chirac,  1, 2009, p. [en ligne].

Laura Foulquier, « Et demoliti sunt altare et reposuerunt lapides in monte domus in loco apto. La mémoire des pierres : entre recyclage et héritage », Il reimpiego in architettura. Recupero, trasformazione, uso, , 2008, p. 675‑681.

Claire; u.a. Fronteau Gilles; Turmel, Aurélie; Pichard, « Les approvisionnements en pierre de construction à Reims: des choix marqués par de fortes contraintes géologiques, géographiques et socio-économiques », in Construire la ville. Histoire urbaine de la pierre à bâtir, 2014, p. 235‑250.

Philippe Lardin et Jean-Pierre Leguay, « Les chantiers du bâtiment en Normandie orientale (XIVe-XVIe siècles) (les matériaux et les hommes) ».

Jacqueline Lorenz, François Blary, Jean-Pierre Gély et Congrès National des Sociétés Historiques et Scientifiques « Composition(s) Urbaine(s) » (dir.), Construire la ville : histoire urbaine de la pierre à bâtir ; actes du 137e Congrès National des Sociétes Historiques et Scientifiques « Composition(s) Urbaine(s) », Tours, 23 – 28 avril 2012, Paris, CTHS Éd., 2014.

Jacqueline Lorenz, Dominique Tardy et Gérard Coulon (dir.), La pierre dans la ville antique et médiévale : actes du colloque d’Argentomagus, Argenton-sur-Creuse-Tours, Musée d’Argentomagus ; FERAC, 2000.

Sandrine Victor, « “Quand le bâtiment va, tout va”. The Building Trade in the Latine West in the Middle Ages », in Thomas Max Safley (dir.), Labor Before the Industrial Revolution : Work, Technology and their Ecologies in an Age of Early Capitalism, Oxford, Routlege, 2018, p. 132‑152.

Sandrine Victor, La construction et les métiers de la construction à Gérone au XVe siècle, Toulouse, CNRS Université de Toulouse-le Mirail UMR 5136, 2008.

Sandrine Victor et Valérie Nègre (dir.), « Dossier : l’entrepreneur de bâtiment : nouvelles perspectives (Moyen Âge- XXe siècle) », in Ædificare : revue internationale d’histoire de la construction, 2019, vol.1, p. 21‑212.

Séance du 9 mai 2022 : Gaspard Pagès et Catherine Verna

(respectivement chargé de recherche, CNRS UMR7041 ArScAn et professeure d’histoire médiévale, université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)

(17h à 19h, Ecole normale supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005, Paris, salle Dussane, rez-de-chaussée, escalier D)

L’observatoire catalan. La métallurgie du fer de l’Antiquité à la Renaissance.

Résumé :

Le programme FEDER FERMAPYR qui a débuté officiellement en novembre 2019 doit s’achever à l’automne prochain. Malgré les difficultés imposées par la conjoncture, l’équipe coordonnée par Gaspard Pagés et Catherine Verna a d’ores et déjà obtenu des résultats inédits.

Seront exposés, en particulier, les résultats obtenus sur deux périodes moins connues que la fin du Moyen Âge : la basse Antiquité et le Moyen Âge avant le XIIe siècle et le XVIe siècle.

Bibliographie succinte :

Verna C. et Cantelaube J. 2000, « Les forges à la génoise dans les Pyrénées centrales au XVIe siècle : quel transfert d’innovation ? », dansC. Cuccini Tizzoni et M. Tizzoni (éd.), Il ferro nelle Alpi, giacimenti, miniere e metallurgia dall’ antichita al XVI secolo, Atti del convegno, Bienno, 1998,Breno, 2000, p. 152-163.

Mut G., Kotarba J. 2007 : Les activités métallurgiques d’époque romaine dans les Pyrénées-Orientales, in Kotarba J., Castellvi G., Mazière F. (dir.), Carte archéologique de la Gaule : les Pyrénées-Orientales (66), Paris, Fondation Maison des Sciences de l’Homme, p. 141‑155.

Pagès G. 2017 : Des tas de déchets petits et grands : vers des critères d’enregistrements communs nécessaires aux bases de données pour étudier dans la diachronie les productions sidérurgiques, in Olesti i Vila O., Oller Guzmán J., Morera Camprudí J. (dir.), ArqueoPyrenae « L’explotació dels recursos naturals al Pirineu oriental en època antiga », Acta di primer colloqui (Blovir, 2015), Barcelone, Universitat Autònoma de Barcelona (coll. Trebals d’Arqueologia), p. 247‑262.

Verna C. 2017, L’industrie au village. Essai de micro-histoire (Catalogne, Vallespir, XIVe et XVe siècles), Paris, Les Belles Lettres.

Pagès G., Dillmann P., Vega E., Berranger M., Bauvais S., Long L., Fluzin P. sous-presse 2022 : Vice-versa: the iron trade in the western Roman Empire between Gaul and the Mediterranean, PLOS One.


Séance lundi 11 avril 2022 : Lisa Caliste

(Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)

(17h à 19h, Ecole normale supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005, Paris, salle Dussane, rez-de-chaussée, escalier D)

L’industrie en Lodévois à la fin du Moyen Âge : de l’atelier à l’entreprise

Résumé :

Le Lodévois, territoire situé entre les contreforts du Massif central et la Méditerranée, comportant une cité épiscopale ainsi qu’un réseau dense de bourgs et de hameaux, offre un observatoire de choix pour l’étude des activités de transformation à la fin du Moyen Âge. À partir des sources notariées, et suivant une démarche mêlant approche matérielle et étude des relations entre individus, l’enquête s’est portée sur les ateliers et les entreprises des vallées de la Lergue et de l’Hérault, deux districts industriels identifiés par l’analyse des circulations internes, celles des hommes, des marchandises, des techniques et des capitaux. Malgré l’éparpillement des cellules de production, l’industrie s’y est développée par l’organisation de la diffusion des produits – draps, agneaux-fourrure et meules de barbier. Ainsi, le système observé, notamment pour les draps, s’appuie sur des marchés emboîtés, depuis un marché de gros au plus près des centres de fabrication jusqu’aux grandes foires languedociennes de Pézenas et de Montagnac permettant d’atteindre les consommateurs provençaux, italiens et levantins.

L’intervention a pour but de présenter la méthode appliquée aux sources notariées et fiscales pour reconstituer, d’une part, les lieux de travail et les techniques et, d’autre part, pour approcher l’entreprise et les entrepreneurs. Il s’agira de restituer la matérialité des ateliers, de l’outillage et des produits, principalement ceux liés au travail des peaux et à celui de laine. Il sera enfin question de l’organisation de la production et plus spécifiquement de la figure de l’intermédiaire, ce « courtier des bourgs » selon l’expression de Georges Duby, qui apparaît comme un rouage essentiel des marchés emboîtés et, plus largement, comme une des caractéristiques de l’industrie médiévale en Lodévois.

Bibliographie :

Philippe Braunstein, Travail et entreprise au Moyen Age, Bruxelles, 2003.

Huguette Caldéran-Giacchetti, « L’exportation de la draperie languedocienne dans les pays méditerranéens d’après les archives Datini (1380-1410) », Annales du Midi, 1962, p. 139-179.

Dominique Cardon, La draperie au Moyen Âge : essor d’une grande industrie européenne, Paris, 1999.

Jean Combes, « Les foires en Languedoc au Moyen Âge », Annales, ESC, 1958, p. 231-259.

La culture matérielle : un objet en question. Anthropologie, archéologie et histoire. Actes du colloque international de Caen (9 et 10 octobre 2015), Luc Bourgeois, Danièle Alexandre-Bidon, Laurent Feller, Perrine Mane, Catherine Verna et Mickaël Wilmart (dir.), Caen, 2018.

Robert Delort, Le commerce des fourrures en Occident à la fin du Moyen Âge, Rome, 1978, 2 vol.

Dynamiques du monde rural dans la conjoncture de 1300 : échanges, prélèvements et consommation en Méditerranée occidentale, Monique Bourin, François Menant, Lluis To Figueras (éd.), Rome, 2014.

Expertise et valeur des choses au Moyen Age, II, Savoirs, écritures, pratiques, Laurent Feller et Ana Rodriguez (dir.), Madrid, 2016.

Faire son marché au Moyen Âge. Méditerranée occidentale, XIIIe-XVIe siècle, Judicaël Petrowiste, Mario Lafuente (éd.), Madrid, 2018.

Les Industries rurales dans l’Europe médiévale et moderne, Actes des XXXIIIe journées internationales d’histoire de l’abbaye de Flaran, 7-8 octobre 2011, Jean-Michel Minovez, Catherine Verna, Liliane Hilaire-Pérez (dir.), Toulouse, 2013.

Le nécessaire et le superflu. Le paysan consommateur, Actes des XXXVIe Journées internationales d’histoire de l’abbaye de Flaran, 17-18 octobre 2014, Guilhem Ferrand et Judicaël Petrowiste (dir.), Toulouse, 2019.

Normes et marchés en Occident, XIIIe-XVe siècle. De la professionnalisation des activités économiques autour de la viande et du vin, Juliette Sibon et Sandrine Victor (dir.), Rives méditerranéennes, 55, 2017.

Produzione, commercio e consumo dei panni di lana : nei secoli XII-XVIII. Atti della seconda settimana di studio dell’Istituto internazionale di storia economica « F. Datini » di Prato, 10-16 aprile 1970, Florence, 1976.

Rémunérer le travail au Moyen Âge : pour une histoire sociale du salariat, Patrick Beck, Philippe Bernardi et Laurent Feller (dir.), Paris, 2014.

Kathryn L. Reyerson, The art of the deal. Intermediaries of trade in medieval Montpellier, Leiden, Boston, Köln, 2002.

Laurent Schneider et Dominique Garcia, Le Lodévois. Arrondissement de Lodève et communes d’Aniane, Cabrières, Lieuran-Cabrières, Péret, col. Carte archéologique de la Gaule 34/1, Paris, 1998.

Sources sérielles et prix au Moyen Âge. Travaux offerts à Maurice Berthe, Claude Denjean (éd.), Toulouse, 2009.

Le travail du cuir de la Préhistoire à nos jours : actes des XXIIe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes, Frédérique Audoin-Rouzeau et Sylvie Beyries (éd.), Antibes, 2002.

Catherine Verna, L’industrie au village. Essai de micro-histoire (Arles-sur-Tech, XIVe et XVe siècles), Paris, 2017.

Catherine Verna, « Entreprises rurales en Méditerranée occidentale (XIIIe-XVe siècles). Un programme collectif de recherche », dans Industrias y mercados rurales en los reinos hispánicos (siglos XIII-XV), Germán Navarro Espinach y Concepción Villanueva Morte (coords.), Monografías de la Sociedad Española de Estudios Medievales, n°9, Murcia, 2017, p. 203-220.

Philippe Wolff, Regards sur le Midi médiéval, Toulouse, 1978.